Retables
Le retable de Saint-Gervais-les-Bains
Objet : retable du maître-autel en bois polychrome et doré (fin XVIIIe siècle) classé MHLocalisation : église Saint-Gervais et Saint-Protais, Saint Gervais les Bains, Haute Savoie (74)
Maître d’oeuvre : Commune de Saint Gervais les Bains
Traitement : restauration
Historique
Le retable en bois de résineux a été conçu pour la nouvelle église érigée en 1697-98 et consacrée en 1702. La date de réalisation et son auteur sont inconnus. Son style encore baroque mais déjà tourné vers le néoclassicisme suggère une date de réalisation au cours de la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
En 1792 l’incendie du clocher provoqué par la foudre s’est propagé dans le chœur en endommageant le retable. La visite pastorale de 1809 de Mgr Yves de Solles indique que le retable apparaissait « en partie réparé, mais les couleurs ne sont plus fraiches, et on aperçoit toujours beaucoup de dégradation dans les détails ».
Des traces de brûlure sont encore présentes sur la partie basse du retable plus proche du clocher : sur le Saint Etienne et derrière la colonne placée entre les deux statues.
La restauration la plus importante date de 1822. Elle est documentée par l’inscription peinte sur les soubassements qui indique que le luxembourgeois Jean Eichorne (ou Eichhorn), aidé par le menuisier Jacques Passerat ont restauré le retable. Par contre en absence de documents précis, l’étendue de cette restauration n’est pas claire. Il est en effet difficile d’identifier avec certitude tous les nouveaux éléments sculptés. Au cours de cette intervention le retable a été entièrement repeint en modifiant la chromie d’origine, l’autel a été déplacé au centre du chœur et les soubassements des colonnes de la partie droite ont été refaits à l’identique.
La dernière restauration remonte à 1958 au moment où le peintre décorateur Edouard Borga est intervenu dans l’église et sur son mobilier.
Restauration
La polychromie et la dorure du retable présentaient de nombreuses altérations. La dorure avait un grave défaut d’adhésion qui avait provoqué la chute et le soulèvement de nombreuses petites écailles. Les surfaces polychromées étaient très encrassées et couvertes de dépôts noirâtres diffusés par le chauffage à air pulsé. Les vernis résineux appliqués par Borga avaient bruni en masquant les couleurs des faux-marbres. Sur l’autel de nombreuses gouttelettes et des coulures de cire provoquées par le soufflage des cierges tachaient les surfaces dorées.
L’étude stratigraphique de la couche picturale a montré que les colonnes du retable à l’origine étaient peintes en rouge avec des faux marbre peint en faux marbre clair. Le parti pris de restauration en accord avec la DRAC a été celui de maintenir des derniers repeints car les modifications structurelles ont largement modifié l’œuvre.
La restauration a permis de remédier aux altérations de la couche picturale et de la dorure pour retrouver l’éclat du retable à travers le décrassage des surfaces et l’enlèvement des vernis foncés.