Retable de Parcieux
Objet : prédelle de retable en bois polychrome (début XVIe s) classé MH
Localisation : église de Parcieux, Ain (01)
Maître d’oeuvre : Mairie de Parcieux
Attribution : Hans Geiler
Traitement : restauration et étude stratigraphique, 2009-2010
Historique
L’oeuvre serait en réalité la prédelle d’un retable. Elle représente la Sainte Cène : le Christ est assis à une table entouré de onze apôtres. Un douzième personnage, sans barbe et revêtu d’un chapeau, pourrait être Pierre Falck qui commanda un retable vers 1517 pour sa chapelle funéraire dans la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg. Après le démembrement du retable, l’œuvre a été envoyée vers 1834 à Parcieux par Claude Frangin ancien curé de la métropole de Lyon. Sophie Guillot de Suduiraut, conservateur en chef du département des sculptures du Musée du Louvre (1995), et Ivan Andrey, conservateur du Musée d’art et d’histoire du Musée de Fribourg (2001), ont rapproché le retable de Parcieux à deux reliefs en bois polychromé conservés au Musée national du Moyen Age à Paris et à un petit relief conservé dans les réserves du Metropolitan Museum à New York. Tous ces éléments dans le style d’un Mont des Oliviers seraient d’origine fribourgeoise et attribuable à l’atelier de Hans Geiler.
Restauration
Les sondages stratigraphiques réalisés sous loupe binoculaire et l’étude des coupes stratigraphiques de prélèvements de couche picturale et de dorure ont mis en évidence que le retable a été redoré trois fois tandis que les carnations ont été repeintes deux fois.
L’épaisseur des surpeints (et de leurs préparations) et les déformations du support ont provoqué des soulèvements de la couche picturale qui ne pouvaient plus être remis en place sans dégagements de surpeints. Au cours de l’examen préliminaire une désinsectisation curative par anoxie a été réalisée.
A l’issue de l’étude il a été envisagé de dégager les surpeints par des moyens mécaniques avec l’emploi de solvants en gel pour assouplir les préparations successives et préserver la couche d’origine très délicate.
La couche picturale originale du XVIe étant dégradée sur les carnations, les cheveux et la nappe, il a été convenu au cours de la restauration de limiter le dégagement au surpeint mieux conservé pour sauvegarder la perception de l’ensemble de la polychromie. Le dégagement de la dorure du XVIe siècle a été réalisé en maintenant la dorure du XVIIIe siècle, très semblable à celle d’origine, uniquement où elle était la mieux conservée.