Sculptures

La Famille Sinigaglia

Objet : la famille Sinigaglia, huile sur toile (1830)
Localisation : Musei Provinciali di Gorizia (I)
Auteur : Giuseppe Tominz (1790 – 1866)
Maître d’oeuvre : Provincia de Gorizia
Traitement : restauration

Historique

Le tableau de la famille de Benoît Sinigaglia (210 cm de hauteur par 266 cm de largeur) représentant les portraits de onze personnes, a été l'un des plus beaux tableaux de Giuseppe Tominz, peintre de Gorizia qui fut par son style illusionniste le photographe fidèle et ironique de sa génération. Dans un cadre classique, entre statues et colonnes, le groupe familial est organisé autour de la figure centrale du dernier-né, les hommes debout et les femmes assises avec à l’arrière un aperçu du paysage.

La réalisation de ce somptueux ensemble de portraits, composé de neuf adultes et deux enfants, dura peut-être longtemps. En comparant les dessins et les esquisses à l'huile préparatoires, les différents éléments, tels que les manches bouffantes des vêtements et les coiffures avec des chignons hauts, font penser à une conception de l'œuvre dans les années trente du XIXe siècle. La dernière reconstruction chronologique de la famille, a toutefois permis de dater à l’année 1844 la naissance de l’enfant tenu par sa mère sur l’oreiller doré en situant la réalisation du tableau au milieu des années quarante du XIXe siècle.

Restauration

L’oeuvre a été fortement endommagée pendant la guerre de 1915-18 et cinq portraits ont été enlevés. Elle a été restaurée à Venise dans les années vingt par Gino Calligaris qui refit les cinq portraits découpés et doubla la toile. Le tableau devait être en très mauvais état et les lacunes furent repeintes soit à l’huile soit au vernis.

Ces retouches étaient altérées et le jaunissement excessif du vernis perturbait la lisibilité de l'œuvre en ternissant l’éclat des couleurs d'origine. Durant la restauration le vernis a été enlevé mais les cinq nouvelles têtes ont été maintenues en respectant ainsi la restauration des années vingt. Après le nettoyage et l’allègement du vernis sur les nouveaux portraits, des glacis ont été effectués sur les parties les plus claires pour les harmoniser avec les tonalités du tableau. De cette façon, la lisibilité globale a été maintenue tout en permettant de distinguer les portraits du début du XXe siècle. La réintégration a été réalisée à tratteggio sur des bouchages légèrement pigmentés.